lundi 17 octobre 2011

Taxe Tobin

  
Ce qui semblait impossible devient possible aujourd’hui.

La taxation des transactions monétaires et financières suggérée en 1972 par le lauréat du prix Nobel d’économie James TOBIN, n’a jamais vu le jour. Cette idée a pourtant été reprise en 1998 par les alter mondialistes qui voyaient dans cette taxe un moyen de financer les pays en voie de développement.
Beaucoup de pays - à commencer par les Etats-Unis - étaient contre sous prétexte qu’elle était une entorse au libre-échange. Le Canada, la Suisse, l’Australie, la Russie et l’Inde se sont toujours prononcés contre cette taxe. Dominique Strauss Kahn, ancien Président du FMI, a même déclaré que « les transactions financières étant très difficiles à mesurer, une telle taxe serait très facile à contourner ».

Cependant, ce qui était impossible le devient.
Le Président de la Commission européenne, Monsieur BARROSO, va proposer au Conseil européen un projet de directives sur la taxation des transactions financières
Cette taxation exclurait le marché des changes, pourrait entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et à raison de 0,1 % devrait rapporter 50 milliards d’euros par an. L’objectif affiché étant en effet pour l’Union européenne de couvrir les coûts de la crise. Cela expliquerait peut-être pourquoi toutes les difficultés se sont soudain aplanies…

On peut se féliciter de ce revirement de l’Europe, même si certains pays sont contre, telle la Grande-Bretagne qui craint une délocalisation des transactions financières vers des pays tiers préjudiciable à la City de Londres.
On peut cependant regretter que cette taxe ne porte pas sur la transaction des devises – car ce marché pèse 4000 milliards de dollars par jour, soit près de la moitié des transactions financières dans le monde.
Cette taxe européenne ne concernerait  bien sûr que l’Union européenne.
Ce que l’on peut déplorer – et que les alter mondialistes ne se privent pas de faire– est que cette taxe a été détournée de son but : il ne s’agit plus maintenant de financer les pays en voie de développement mais de combler les dettes. Dans cette logique, on est à même de craindre que, dès la situation financière assainie en Europe, cette taxe soit supprimée. Il aurait été bien que la moitié de cette taxe soit allouée aux pays pauvres : cela aurait été du même coup la garantie de sa pérennité.


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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...